Pour appréhender ce thème, il est nécessaire de se défaire de toute signification moraliste et pessimiste de la transgression. Elle n’est pas une simple violation de lois, une profanation de commandements ou une opposition scandaleuse à l’éthique et la morale.
La transgression, entre subversion et provocation, donne à voir les limites et les normes établies. Qu’elles soient artistiques, sociales, morales, politiques ou juridiques; les transgresser revient à les révéler. La transgression est alors génératrice d’expériences de déséquilibre, de déconstruction et de défonctionnalisation tout en étant créatrice.
Transgresser c’est refuser le conformisme social, identitaire et artistique, c’est un acte de résistance politique, c’est aller contre les canons définissant traditionnellement l’œuvre d’art (beauté, authenticité, frontière avec le monde ordinaire, supports traditionnels…) et briser les tabous d’une société donnée, à un moment donné.
L’évolution de l’art, comme celle de la science et des mœurs, repose sur une succession de paradigmes qui se renouvellent en se transgressant. Dans notre monde actuel, le changement devient nécessaire : nos modes de consommation et nos modes de penser arrivent à échéance. La transgression pourrait impulser ce nouveau tournant.