Le premier cycle conduisant à la délivrance du diplôme d’études en architecture (DEEA) conférant le grade de Licence est consacré à l’acquisition des bases d’une culture architecturale passant par la découverte de nombreuses disciplines (structure, géométrie, philosophie, sociologie, histoire de l’art, urbanisme, ambiances thermiques…), des processus de conception, de la compréhension et de la pratique du projet.
Les enseignements sont organisés sur 6 semestres valant 180 crédits européens (ECTS). Ce cycle est validé à l’issue d’une présentation orale d’un rapport d’études (travail personnel écrit de synthèse et de réflexion sur des questionnements menés à partir des travaux effectués, des enseignements reçus et/ou des stages suivis).
A l’ENSAPL, le cycle de Licence est un cycle d’initiation pour une formation généraliste en architecture. L’école s’inscrit dans cet esprit en proposant de surcroît des moments de fusion entre les formations paysage et architecture (en L1), des moments d’autonomie plus spécialisée (en L2) et des moments de mutualisations ponctuelles (en L3).
Les sujets des ateliers, ponctués de voyages d’études, sont déterminés afin de garantir à l’étudiant une vision complète de l’étendue des diversités possibles des métiers.
Objectifs et modalités générales
L’objectif consiste à faire en sorte que l’étudiant se construise progressivement à la fois une méthode de travail mais aussi une culture générale en architecture et en paysage, en apprenant des outils et des langages, en expérimentant des formes et des forces, en découvrant les modes de productions comme les acteurs, les jeux et les enjeux sociaux dans leurs actions.
Si l’école veille à éviter que des étudiants mal orientés ne puissent pas poursuivre leur formation jusqu’en fin de licence, elle s’applique à faire en sorte qu’une autre orientation que la poursuite des études en master soit malgré tout possible.
Organisation des années et des semestres :
Les calendriers sont mis en place pour garantir à l’étudiant diverses temporalités d’enseignements, entre des enseignements hebdomadaires réguliers (les cours), des moments plus intenses (journée concentrée sur un ou plusieurs jours), des ateliers longs et des ateliers courts.
Cette organisation permet de libérer du temps à l’étudiant pour qu’il puisse s’organiser dans son travail tout en pouvant se cultiver (lectures, expositions, visites, etc.)
La succession des semestres de licence offre un parcours abordant différents thèmes :
- La licence 1 est une année d’initiation et d’apprentissage, permettant d’apprécier la capacité d’adaptation des étudiants aux études d’architecture.
- La licence 2 est divisée en 2 semestres :
– Le S3 : projet de conception d’un petit équipement, en articulation avec un bâtiment existant (adaptation et extension).
– Le S4 : projet de conception de logements
- La licence 3 est divisée en 2 semestres :
– Le S5 : la ville et l’urbain,
– Le S6 : projet de synthèse (programme mixte)
Informations
Contact
La Licence 1
L’organisation de l’année
- Semestre 1
Le S1 « l’entrée en matière » s’efforce de présenter aux nouveaux étudiants les différents champs disciplinaires qui composent les études de paysage et d’architecture, à la fois à l’occasion d’ateliers transdisciplinaires croisés, mais aussi à l’occasion de cours ou de TD plus autonomes. L’objectif est de faire comprendre à l’étudiant combien ces différentes « matières » participent conjointement à la conception du projet.
Ainsi, les trois niveaux de réel du projet que constituent le site (« faire avec l’existant », qu’il soit un terrain ou un bâtiment), le programme (« les récits collectifs ») et la matière (« pour construire ») sont convoqués à la fois de manière spécifique mais aussi de manière très étroitement articulée avec le projet de paysage ou d’architecture, selon de multiples temporalités, sous différentes formes pédagogiques.
Les apprentissages des outils de représentation du projet sous forme de dessin informatique ou sous forme de dessin à la main, qu’il soit libre ou codé, sont également articulés pour faire comprendre à l’étudiant combien les outils doivent être utilisés selon les intentions du projet et non subis comme des contraintes préalables.
- Semestre 2
Le S2 se veut très transversal et pluriel dans les thèmes qu’il aborde en architecture comme dans les approches pédagogiques, avec un grand souci de collégialité. De nombreuses expériences ont été faites avec les champs de la représentation, des arts plastiques, de l’échelle 1 avec des incursions d’autres champs (sociologie, histoire, arts plastiques etc.). En particulier, l’un des trois exercices concerne un projet en rapport avec le sol, qui mérite d’être repensé dans sa conduite en association avec la formation en paysage et les arts plastiques.
Tout au long de cette première année, un « noyau dur » entre représentation et architecture s’est constitué de manière satisfaisante, tout en conservant l’autonomie de chacun des enseignements, pour favoriser l’expression du détail constructif et de la matérialité au cours d’exercices différents : dessin codé, dessin à main levée, maquette, exercice de « l’objet analogue », petits relevés et carnet de croquis, sans oublier les cours d’initiation à l’informatique.
Dans le champ des Sciences et techniques pour l’architecture, le cours de construction en deuxième semestre est dévolu aux enjeux du développement durable, pour parcourir tout le spectre des questions nouvelles et essentielles que l’architecte devra prendre en considération : choix des matériaux, conception bioclimatique des bâtiments, préservations des ressources etc.
La Licence 2
La deuxième année s’affirme comme une année d’apprentissage méthodologique pour le projet, en montrant tout d’abord les articulations entre le programme, les portées, la structure etc. à l’échelle d’un petit équipement devant être conçu en rapport ou en extension avec un bâtiment existant.
L’organisation de l’année
- Semestre 3
Ce semestre amène à la découverte de nouvelles aventures intellectuelles et sensibles: il s’agit de transformer en petit équipement public un bâtiment existant dans site urbain ou paysager. En parallèle des réflexions sur l’espace et le bâtiment publics, de la cohabitation des dimensions communales et individuelles, il s’agit surtout d’en envisager lucidement les modalités de conception : attitude informée du travail avec l’existant, analyse critique du fonctionnement d’un équipement public, rapport à l’espace urbain ou paysager, usage des outils de conception et de représentation, rôles du travail collectif et individuel, dimensionnement, principes constructifs et maîtrise des ambiances, applications architecturales des règlementations.
- Semestre 4
Alors que l’espace de l’« habiter » est l’objectif principal de ce semestre, la première séquence va traiter de la matière qui le délimite et l’influence en retour.
Le premier exercice nommé : la maison en brique, bois ou acier est l’occasion pour l’ l’étudiant de concevoir et de penser la construction d’une maison urbaine dans la métropole. Le caractère de la maison dépend de la manière dont les choses sont construites : quel matériau, quelle mise en oeuvre. Les dessins à grande échelle
demandés sont le lieu de l’apprentissage simultané de la construction et de la prise en compte de l’usage dans l’élaboration de la spatialité de la maison.
La préparation d’un voyage dans une ville d’Europe par la confection d’un guide sur le thème de l’histoire du logement collectif permet de comprendre, de mettre en relation les modes d’« habiter » d’ici et là bas, d’autrefois et d’aujourd’hui. L’analyse des bâtiments visités constituent une bibliothèque pour le dernier exercice qui traite de la conception d’un immeuble de logements en situation urbaine simple. Les différentes typologies de logements, leur agencement ainsi que les modes distributifs sont abordés en correspondance avec le site dans lequel s’inscrit le projet.
Les exercices proposent à chaque fois une séquence en petit groupe et un développement individuel.
La Licence 3
L’organisation de l’année
- Semestre 5
Le studio S5 constitue une initiation au projet urbain et à la dimension urbaine du projet architectural. Il permet d’articuler la compréhension des formes urbaines avec les différentes échelles de l’habiter, de la ville au logement. Plusieurs notions sont ainsi abordées au prisme des différentes échelles, de l’espace public à la gradation du public au privé, en passant par la densité et le « vivre ensemble ».
Ce semestre affiche clairement une doctrine à l’opposé de la tabula rasa. Il s’agit d’explorer les moyens d’appuyer l’architecture sur les caractéristiques physiques, historiques, symboliques du lieu dans une logique de sédimentation des contenus, à travers une réflexion sur l’échelle et la densité.
Connaissances, compétences et attitude visées :
– Aborder les méthodes d’analyse aux échelles de la ville et de l’architecture.
– Acquérir les outils de représentation de l’échelle urbaine, impérativement en dessins et maquettes.
– Acquérir des connaissances en développant le regard (public-privé, densités, typologies, morphologie urbaine…).
– Aborder le projet contemporain en relation avec les caractéristiques précises du tissu étudié et l’identité du lieu.
- Semestre 6
Au terme de la troisième année et du cycle de licence, le semestre S6 conduit les étudiants à montrer leurs acquis dans le cadre d’un « projet de synthèse », avec un travail sur les différentes échelles et la mixité programmatique. Dans ce semestre, chaque binôme d’enseignants conduit son sujet propre dans un cadre général et collégial. Ainsi, la diversité et les nuances apportées dans l’appréhension d’une même situation contribuent à donner à ce semestre un avant-goût de l’autonomie qui sera réclamée dans le cycle de Master.
Rapport de licence : préparation à la recherche et Sciences Humaines & Sociales.
L’autre grande partie du semestre S6 réside dans la préparation et la soutenance du rapport devant porter sur l’ensemble du cycle de licence, rapport préparé sous la responsabilité conjointe d’un architecte praticien du champ HCA / Histoire et culture architecturale et urbaine et d’une anthropologue (Gilles Maury et Céline Barrère). Cette préparation anticipe sur le cycle de master en conférant aux étudiants certains rudiments méthodologiques en recherche, rédaction et écriture, présentation et expression. En effet, le constat fait tout au long des études d’architecture sur plusieurs carences généralisées, autour de l’écriture et de l’énonciation d’une pensée propre, est unanime. Ceci plaide pour un renforcement calibré de la pratique de l’écriture selon les normes de l’enseignement supérieur, dans une formule qui reste à inventer, mais qui chercherait, semestre après semestre, à établir une progression dans ce domaine, en parallèle de ce qui se fait en atelier.
Dans cet objectif, des travaux dirigés d’écriture (UE «présentation / représentation») ont pour objectif de constituer une première approche, simple et ciblée, de ce que peut être une recherche en architecture, afin de préparer aux séminaires de master. Ces travaux dirigés sont l’occasion de croiser des informations de toutes sortes et de faire des recherches sur différents supports, l’aboutissement étant la mise en place de synthèses autour d’un sujet très restreint. Ils sont destinés à toute la licence 3, au semestre 6, avec une périodicité d’une semaine sur deux.