Le Master en architecture

Le deuxième cycle conduisant à la délivrance du diplôme d’État d’architecture (DEA) conférant le grade de master permet à l’étudiant d’acquérir une pensée critique, la maîtrise des problématiques propres à l’architecture et de se préparer aux différents modes d’exercices et domaines professionnels de l’architecture.

Ce cycle est validé au terme de la soutenance publique du projet de fin d’études (PFE), projet architectural ou urbain accompagné d’un rapport de présentation « mémoire » qui est un travail personnel d’études et (ou) de recherche traitant d’une problématique propre à un séminaire ou à un travail en lien avec le projet.

A l’ENSAPL ce deuxième cycle permet d’approcher l’univers de la recherche, par des modules d’initiation à la recherche. Outre cette initiation, un approfondissement à la préparation à la recherche est possible pour les étudiants qui doivent, dans ce cas, soutenir en même temps le mémoire et le PFE. Ce parcours permet la délivrance du DEA comportant une mention « recherche ».

Objectifs et modalités générales

Le master est un cycle d’approfondissement des connaissances et des compétences : aborder des projets complexes, explorer des territoires et de nouvelles façons de faire le projet urbain, se nourrir avec exigence de l’histoire pour concevoir le projet, explorer les ressorts de la matérialité de l’architecture et des modes de construction. L’étudiant doit acquérir son autonomie et construire son parcours au travers d’une offre d’ateliers de projet, d’explorations et de cours magistraux au sein des domaines d’étude.

Les quatre domaines d’études de l’ENSAPL

 

À l’ENSAPL, les masters en architecture et en paysage sont organisés selon 4 domaines d’étude identiques aux domaines de recherche du laboratoire : formation initiale et recherche sont clairement articulées.

  • Conception architecturale et approche de la complexité

La complexité est intimement liée au travail de conception architecturale. Le travail de l’architecte est emblématique de la pensée de la complexité : travail pluriel par excellence, protéiforme, pris dans une dialectique permanente entre le concret et l’abstrait, il alterne, articule, et organise des dialogues entre des postures et des savoirs divers qui empruntent simultanément aux sciences, à la philosophie, aux arts, aux techniques.

  • Histoire, théories, projets

Ce domaine rassemble les enseignants qui investissent les champs de connaissances et de pratiques que sont l’histoire, les théories de l’architecture et le projet architectural et urbain. L’histoire et les théories sont considérées comme des moyens d’atteindre trois objectifs :

• La connaissance et la compréhension des édifices, des situations et des contextes ;

• La construction d’un apport culturel savant nourrissant le projet ;

• La construction raisonnée des références, des modèles, des doctrines et des postures.

  • Matérialité, culture et pensée constructive

Il s’agit ici de travailler la problématique des relations entre architecture et matière, des liens qui articulent l’architectural, qui serait de l’ordre du penser, à l’architectonique, qui serait de l’ordre de la réalité matérielle. L’hypothèse sous-jacente est que le réel est une condition de la poésie, mais aussi que le fait architectural fait coïncider le manuel et l’intellectuel.

  • Territoires en mutation et situations métropolitaines

Les transformations actuelles de nos sociétés, les enjeux économiques, politiques et sociaux, la pression environnementale ou encore la mondialisation, déplacent profondément, et parfois contradictoirement, nos manières de comprendre, de représenter et de concevoir la ville contemporaine et la condition urbaine.

 

Plus d’informations sur les domaines d’études :

Conception architecturale et approche de la complexité (Conception)

Les responsables scientifiques et pédagogiques : Antoine BÉAL & Frank VERMANDEL

 

Présentation du domaine : 

 

« Il est impossible de connaître les parties sans connaître le tout, non plus que de connaître le tout sans connaître particulièrement les parties ».

Pascal.

 

La complexité est intimement liée au travail de ,conception architecturale. Le travail de l’architecte est emblématique de la pensée, de la complexité : travail pluriel par excellence, protéiforme, pris dans une dialectique permanente entre le concret et l’abstrait, il alterne, articule, et organise des dialogues entre des postures et des savoirs divers qui empruntent simultanément aux sciences, à la philosophie, aux arts, aux techniques.

 

Travailler depuis les perspectives offertes par le thème de la complexité revient donc à offrir l’occasion d’acquérir et de développer des méthodes de travail, de tisser et d’examiner des liens entre un certain nombre de gestes (le dessin, la note, les différentes modalités du discours, le recours à l’outil informatique, etc.), au carrefour desquels se tisse et se redessine la posture de l’architecte.

 

C’est autour de cet enjeu commun – qui mobilise conception et recherche – que s’articulent les enseignements dispensés dans ce domaine.

 

Dans cette perspective, il s’agit de conduire l’étudiant à discerner, distinguer, clarifier,hiérarchiser (ce qui signifie également nommer, et de ce point de vue l’importance accordée au processus d’écriture est fondamental dans toutes les matières du domaine), mais aussi à relier, articuler, associer, connecter, à faire dialoguer et organiser les échanges entre les regards, les postures, les savoirs. De ce point de vue, on ,pourrait définir la complexité comme un effort pour ,penser au pluriel, une forme de vigilance soucieuse de la réalité, une tentative pour forger des clés ,plutôt que d’avoir recours à des solutions toutes, faites.

 

L’étudiant sera dans ce sens amené à procéder au repérage de la dimension complexe des situations projectuelles ou des objets de recherche et à appréhender cette complexité en en tirant méthodologiquement les conséquences. Les enseignants mobilisés par ce cadre pédagogique veilleront simultanément à faire dialoguer les disciplines, à articuler les savoirs et les savoir-faire, à tisser des liens entre processus de conception et recherche, sans perdre de vue le primat du réel et, de la matérialité.

Histoire, théories, projets (Histoire)

Les responsables scientifiques et pédagogiques : Richard KLEIN & Gilles MAURY 

 

Présentation du domaine : 

 

Le domaine d’étude Histoire, Théories, Projets, rassemble les enseignants qui investissent les champs de connaissances et de pratiques que sont l’histoire, les théories de l’architecture et le projet architectural et urbain. L’histoire et les théories sont considérées comme des moyens d’atteindre les objectifs suivants :

 

  • la connaissance et la compréhension des édifices, des situations et des contextes,
  • la construction d’un apport culturel savant nourrissant le projet,
  •   la construction raisonnée des références, des modèles, des doctrines et des postures.

 

Les pratiques de projets convoquent systématiquement l’histoire et les théories à tous les stades de la conception et ou de la réflexion. La connaissance et l’approfondissement des théories architecturales permettent à l’étudiant de se situer et de concevoir à l’intérieur de leur évolution, de comprendre les différents éléments en jeu dans la conception et de décrypter les différentes syntaxes qui les assemblent. Le rapprochement de ces théories avec les bâtiments qu’elles soutiennent ou dont elles sont issues, éclaire la relation entre l’écrire et le « faire », entre la théorie et la pratique.

 

Les pratiques de l’histoire de l’architecture qui sont approfondies par le domaine reposent sur l’étude des oeuvres et des auteurs (qui vise la connaissance détaillée des architectures), sur la mise en évidence des composantes techniques, sociales et culturelles, proches et lointaines de l’architecture (usages, représentations, doctrines, réalités professionnelles, économie), sur l’étude de l’évolution ou de l’obsolescence des programmes et des formes, sur l’examen des questions patrimoniales. Principalement consacrées à l’étude des architectures des XIXe et XXe siècles, l’histoire et les théories à l’oeuvre dans les enseignements du domaine fournissentles clefs de compréhension des logiques formellescomme des dispositifs spatiaux, et les outils de la lecture critique des architectures. 

 

L’étude des oeuvres dans une chronologie élargie (de la genèse à leur situation contemporaine) met en évidence les périodes où l’édifice est confronté aux réalités sociales, aux usages, aux transformations, éventuellement et aux destructions matérielles. L’étude de la réception de l’architecture implique l’examen des représentations et leur diffusion, des manifestations de l’opinion (usagers, spectateurs, critiques, historiens), des pratiques de la consécration (professionnelles ou populaires), de la place des édifices dans la publicité ou le cinéma et dans les médias en général, des phénomènes de patrimonialisation (administrative ou spontanée). 

 

Sont donc en jeu dans l’histoire de l’architecture, la compréhension de l’édifice dans toutes ses composantes, son devenir matériel, son usage au quotidien comme sa place dans l’historiographie.

 

Ateliers de projet :

 

Dans le cadre des ateliers du Domaine, diverses manières d’appréhender le rapport à l’histoire sont mises en oeuvre. Ces diverses approches sont présentées lors des séances introductives des studios d’architecture, afin de permettre à chaque étudiant de choisir quelle approche lui paraît la plus en rapport avec ses objectifs propres.

 

Diverses thématiques complémentaires sont également convoquées par les enseignants des studios. Comme la pratique du projet implique aujourd’hui une prise en charge efficace du contrôle de l’environnement, les préoccupations liées au bioclimatique et, plus généralement, à l’intelligence écologique et au développement durable, sont également prises en compte par certains studios du domaine d’étude. De façon plus large, une attention soutenue est apportée par tous les studios à l’usage et au vécu des espaces projetés, au rapport au site et à l’inscription urbaine et paysagère, ainsi qu’à la tectonique et à la matérialité en général. L’offre pédagogique de l’ENSAPL comprenant un volet paysage, les collaborations entre enseignants de paysage et architectes sont appelées à se renforcer à court terme.

Matérialité, culture et pensée constructives (Matérialité)

Les responsables scientifiques et pédagogiques : Didier DEBARGE, Antonella MASTRORILLI

 

Présentation du domaine : 

 

La spécificité de ce domaine d’études est de travailler la problématique des relations entre architecture et matière ou, pour le dire autrement, des liens qui articulent l’architectural, qui serait de l’ordre du penser, à l’architectonique, qui serait de l’ordre de la réalité matérielle. L’hypothèse sous-jacente est que le réel est une condition de la poésie, mais aussi que le fait architectural fait coïncider le manuel et l’intellectuel.

 

Ce domaine d’études est le lieu de l’élaboration progressive d’une pensée critique en actes qui mobilise divers domaines :

 

  • l’histoire de l’architecture mais aussi l’histoire de l’art en lien avec l’histoire des sciences et destechniques (épistémologie). L’origine de l’architecture est toujours en débat entre la structure (abbé Laugier) et la texture, le tissage (Semper). Le matériau lui-même est-il un récit ? La création architecturale passe t’elle par une invention technique ?

 

  • l’art et, particulièrement, les interactions entre la forme et la matière. La forme peut-elle être penséeindépendamment de la matière ? Si oui, quelle est sa substance ? Si non, la matière induit-elle une forme ? Quelle est l’échelle de la matière ? La construction peut-elle être un art ? La lumière est-elle un matériau d’architecture ?

 

  • la philosophie, avec par exemple la question de la technique si chère à Heidegger, mais aussi laphénoménologie (Hegel) et ses question-nements sur l’expérience et l’intuition sensible (Husserl, Dewey). Comment penser la matière ? La matière peut-elle être une représentation ? Le matériau est-il une culture ?

 

Les enseignements y développent par conséquent des démarches fortement liées aux aspects physiques de l’architecture. Ils travaillent selon diverses modalités des questionnements similaires :

 

  • sur les questions constructives (structure, enveloppe, assemblages),
  •  sur la mise en oeuvre de la matière dans le projet d’architecture (chantier),
  • sur la matière elle-même (économie, texture).

 

Les enseignements proposent par conséquent d’affronter le réel sans l’idéaliser pour mieux le transformer, l’inventer, en apprenant par l’expérience, par l’action (s’engager, faire, défaire, refaire). La matière est pensée ici dans ses dimensions technique et sensible autant que sociale.

Les studios de projets concentrent leurs préoccupations sur les mutations progressives de la matière, éventuellement spécifiques par les architectes (par rapport aux industriels en amont) et qui est peut être une des caractéristiques fondamentales de la discipline architecturale.

L’étudiant est dès lors confronté aux cycles de production, de transformation et de distribution de la matière : du sol ou sous-sol agricole à l’industrie, du paysage à l’infrastructure, du sol à la couverture, de la matière au matériau. Il découvre alors les problèmes de stockage, de transport, d’outillage qui y sont associés. Il peut ainsi se poser concrètement des questions de mise en oeuvre, d’organisation de chantier, d’assemblage, de montage et de démontage, de sécurité ou de délais de fabrication en connaissant les dimensions, les poids, les coûts des matériaux. Ainsi, les critères de validation concernent l’efficacité, l’élégance et la justesse d’un projet matérialisé.

 

Des compléments théoriques et historiques viennent compléter l’hypothèse de la spécificité matérielle de l’architecture dans les séminaires, manière de construire progressivement des doctorats en architecture intimement liés à cette question.

 

«Dans un café, communication de travail entre deux types qui se communiquent leurs sentiments et réflexions à partir de documents divers.

 

L’un part plutôt d’un système d’explication du monde qu’il démontre à l’aide d’images et de sons assemblés dans un ordre certain.

 

L’autre part plutôt d’images et de sons qu’il assemble dans un certain ordre pour se faire une idée du monde.»

Jean-Luc Godard

Territoires en mutation et situations métropolitaines (Territoire)

Les responsables scientifiques et pédagogiquesBénédicte GROSJEAN & Denis DELBAERE

 

Présentation du domaine : 

Les transformations actuelles de nos sociétés, les enjeux économiques, politiques et sociaux, la pression environnementale ou encore la mondialisation, déplacent profondément, et parfois contradictoirement, nos manières de comprendre, de représenter et de concevoir la ville contemporaine.

 

La condition urbaine recouvre aujourd’hui des territoires extrêmement variés, des plus diffus aux plus compacts, mais aussi une multitude de pratiques habitantes différenciées. Dans ce contexte d’incertitude, d’un jeu toujours plus complexe des échelles et des acteurs, de la fin de l’État providence, d’une situation sans croissance, l’exercice du projet urbain nécessite de réinterroger nos catégories comme nos outils, en nous appuyant sur des situations concrètes et des questions précises. Qu’est-ce qu’une métropole européenne aujourd’hui ? Quelles sont les qualités de la ville diffuse ? Ce type de questionnement engage des approches ou des regards pluridisciplinaires, notamment entre architecture et paysage, articulant travail de terrain, recherches critiques et conception.

 

La situation emblématique de l’école dans une métropole transfrontalière inscrite dans le vaste réseau de villes nord européen offre une diversité de situations pour interroger, par le projet, les multiples essences contemporaines de la condition urbaine.

 

Les notions clés sont abordées à partir de quatre formes d’enseignement complémentaires :

  •   Les cours apportent des connaissances théoriques sur l’urbanisme (acteurs, législation, moyens, etc.), sur les modes de représentations de l’urbain, sur des approches culturelles, sur les aspects matériels et structurels propres au territoire.
  • Les séminaires questionnent les processus de transformation du territoire urbanisé, croisant les disciplines (histoire, géographie, anthropologie, le paysage), les acteurs traditionnels et émergents et la construction des projets, des idéologies à la réception.
  • Les explorations sont des lieux d’expérimentation pédagogique où les savoirs, les compétences sont croisées avec une pratique de projet court sur une thématique spécifique.
  • Les ateliers de projet proposent de construire des clés de lecture de la mutation territoriale, de tester des hypothèses urbaines et de développer des scénarios prospectifs pour une ville en perpétuel renouvellement.

 

Découvrez l’atelier de projet : “entre-deux” de Bénédicte GROSJEAN & Pierre BERNARD + Frédérique DELFANNE (STA) >

Informations

Contact

Nadia LECOCQ

Nadia LECOCQ

Adjointe à la direction des études, responsable master

+33 3 20 61 95 74

Philippe ROGER

Philippe ROGER

Secrétaire pédagogique - Référent Stages & Bourses

+33 3 20 61 95 54

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