Approches numérique en architecture : BIM et computation

Les approches numériques en Architecture ont considérablement évolué au fil du temps, apportant de nouvelles perspectives et possibilités à la profession. Depuis les années 2000, deux approches majeures ont émergé, à savoir l’architecture paramétrique (parametricism), le Building Information Modeling (BIM), renforcé au fil du temps par les progrès liés aux capacités de calculs. Aujourd’hui, avec l’émergence de l’intelligence artificielle (IA) et sa percée en Architecture, une grande mise à jour se dessine dans les pratiques architecturales. Cette séance de séminaire est l’occasion de contextualiser la conception computationnelle et le BIM qui se développent en architecture à l’aube de l’émergence de l’IA.

Interventions

« Numérique en architecture : enjeux des pratiques computationnelles »

Aurélie de Boissieu

Omniprésentes dans la société contemporaine, les technologies numériques transforment nos rapports au monde. La conception architecturale se voit elle aussi impactée, en particulier par des capacités de calculs sans précédentes (la computation) et par de nouveaux outillages de la collaboration (le Building Information Modeling). Cette séance sera l’occasion d’interroger les pratiques de conception numérique actuelles et en particulier la conception computationnelle. Nous interrogerons plus précisément les différents rapports aux données possibles. Ceux-ci ne sont pas spécifiques au BIM ou au Design Computationnel mais leur sont transversaux. Ces rapports aux données sont autant de postures du concepteur qui émergent. Ainsi, l’automatisation ou non d’indicateurs et de rétroactions dessine un champ des possibles spécifique. Nous reviendrons en particulier sur les postures dites « basées sur les performances » [performances based] et « basée sur les preuves » [evidences based], en vue de les situer dans le champ ouvert par le régime informationnel.

« L’enseignement du numérique comme cadre de rencontre entre l’enseignement et la recherche : l’expérience de l’apprentissage du BIM »

Sabrina Chenafi

Le statut de doctorant implique parfois d’intégrer un projet pédagogique et de participer au développement d’enseignements au sein de l’école. En effet, dans le cadre d’une thèse, les champs disciplinaires étudiés, qu’ils soient liés de près ou de loin à sa recherche, constituent bien souvent des pistes de réflexion à mobiliser et à partager. À l’occasion de ce séminaire doctoral, cette présentation propose de faire un pas de côté afin d’explorer une possibilité de tisser des liens entre pédagogie et recherche. Pour ce faire, nous évoquerons comment la mise en place de l’enseignement des procédés collaboratifs BIM a contribué à enrichir d’autres formes d’enseignements au sein de l’école mais également à alimenter une recherche menée au LACTH et portant sur les « Systèmes dynamiques pour la rénovation énergétique du patrimoine architectural du XXe siècle ».

Informations pratiques

– Mercredi 24 mai 2023 de 14h30 à 17h30

– Salle Pierre Eldin (1er étage) – ENSAPL – 02 rue Verte, 59650 Villeneuve d’Ascq

– En visioconférence via le lien Zoom suivant

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Bio-bibliographies

Aurélie de Boissieu

Dr. Aurélie de Boissieu est enseignante-chercheure à l’Université de Liège, en Belgique, où elle travaille sur les sujets du BIM et du Design Computationnel. Diplômée comme architecte à l’ENSA de Lyon, Aurélie de Boissieu soutient sa thèse en 2013 sur la modélisation paramétrique en conception architecturale. Cette thèse recevra le prix de la Recherche par l’Académie d’Architecture française l’année d’après. Aurélie de Boissieu alliera ensuite pendant plus de dix ans une activité de recherche, notamment au sein de l’équipe MAACC du laboratoire UMR CNRS 3495 du MAP, et une activité de BIM management et Computational Design dans des agences d’architecture prestigieuses, notamment à Londres chez Heatherwick Studio et Grimshaw. Depuis 2020 Aurélie de Boissieu est professeure à l’Université de Liège. Aujourd’hui ses recherches continuent à porter sur les enjeux du numérique en conception architecturale, avec une attention toute particulière sur les pratiques orientées sur la donnée et la pensée computationnelle.

Sabrina Chenafi

Sabrina Chenafi est architecte D.E., doctorante au sein du laboratoire LACTH en domaine matérialité et enseignante à l’ENSAP Lille. Elle prépare une thèse, sous la direction d’Antonella Mastrorilli, intitulée “Restauration par ajout de matière. Protocole robotisé d’Intervention à Distance (PrID) pour la maintenance préventive et la réparation des ouvrages en béton du XXe et XXIe siècle. Ce travail de recherche est co-financé le Projet européen CIRMAP (Interreg North West Europe) et le Ministère de la Culture. Elle a contribué à des publications dans le cadre de l’eCAADe 2022, de la revue Pierre d’Angle, pour la conférence Building Simulation 2021 et dans l’ouvrage L’Architecture du XXe siècle : matière à projet et patrimoine culturel, dirigé par Philippe Grandvoinnet. Elle a également participé aux deux volets du programme interministériel de recherche et d’expérimentation en architecture « Architecture du XXe siècle, matière à projet pour la ville durable du XXIème siècle ».

Catherine Grout

Catherine Grout est professeure HDR en esthétique à l’ENSAP de Lille et chercheure au LACTH. Ancienne lauréate de la villa Kujoyama (1994-95, Kyôto), elle est co-responsable scientifique du réseau scientifique Japarchi et co-directrice de la recherche « L’Hôpital comme milieu ». Ses recherches portent sur le paysage, l’espace public, l’apparaître (entre autres, d’œuvres d’art) et l’expérience située, et ce, à partir du sentir et de la spatialité (Erwin Straus). Elle est l’auteure de Écouter le paysage, (Strasbourg, École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, coll. Confer, 1999), Pour une réalité publique de l’art, (Paris, L’Harmattan 2000), LÉmotion du paysage, ouverture et dévastation (Bruxelles, La Lettre Volée, 2004), Lhorizon du sujet. De lexpérience au partage de lespace (Bruxelles, La Lettre Volée, 2012). Le Sentiment du monde. Expérience et projet de paysage (Bruxelles, La Lettre Volée, 2017).

Mohammad Mansouri 

Mohammad Mansouri est architecte et maître de conférences à l’ENSAP de Lille. Il enseigne également à l’ENSA Paris-Malaquais, à l’IMT Nord Europe et à Polytech Lille. Ses enseignements et travaux de recherche portent sur la conception-fabrication numérique, la Conception Computationnelle. Il a soutenu sa thèse de doctorat « la réinterprétation des Muqarnas, Développement historique, Modélisation paramétrique, Fabrication » en 2020 au laboratoire GSA (géométrie, structure, Architecture) de l’ENSA Paris-Malaquais. Il est actuellement responsable du Projet de recherche CIRMAP (INTERREG North-West Europe) au sein de l’ENSAPL qui porte sur la fabrication additive à grande échelle avec des sables recyclés. Il est aussi membre du groupe de recherche transdisciplinaire ArchiMath Group avec lequel il a publié des articles dans Toward Radical regenaration (Design Modelling Symposium de Berlin 2022) et pour le futur Avances in Architectural Geometry 2023 (Stuttgart) portant sur la conception-fabrication des Gridshells avec une approche mathématique.

 

 

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