Journal de l’atelier public de paysage n°4

27 Mai 2011 | Journaux de l'atelier public de paysage, Nos actualités, Publications

L’extension du parc de la Deûle de Lille à Lens

Y a t-il encore quelque chose à faire dans le parc de la Deûle ?

Le Parc de la Deûle est un des projets phare de la métropole lilloise. Non seulement il a permis la protection des champs captants qui l’alimente, lui a offert des espaces de nature pour un meilleur cadre de vie, mais surtout lui a permis de changer son image en accompagnant sa reconversion post-industrielle. Ainsi, la Deûle a tourné la page de sa réputation de rivière la plus polluée de France pour devenir le support d’un projet unique et exemplaire. Primé, récompensé, célébré, reconnu, son avenir ne semblait pas poser de question.

Pourtant, forts de cette expérience concluante, ses décideurs ont relancé l’idée d’envisager son développement vers le Sud et ainsi renouer avec l’utopie des débuts, relier Lille à Lens.

Étudiants paysagistes venant de différentes régions de France, c’est à nous qu’il revenait de reprendre la réflexion, succédant ainsi à nos prestigieux prédécesseurs : Jean Challet, Jacques Simon, Jean-Noël Capart, Yves Hubert…

L’enjeu était donc de taille et nous l’avons vite compris au regard des espoirs de relance que nos propositions pouvaient déclencher.

Par nos outils de paysagiste, nous avons esquissé des hypothèses du devenir du Parc.

Pour la première fois, nous avons eu à convaincre des personnes hors de l’école et ainsi confronter nos savoirs-faire à la réalité.

Poursuivre ce Parc vers le Sud passe par un dialogue entre les deux départements du Nord et du Pas-de-Calais pour construire un projet commun, une mise en cohérence du paysage. Ainsi, les paysages du bassin minier sont venus enrichir ceux du Parc de la Deûle et ses nombreuses problématiques : préservation de l’agriculture et participation au projet, valorisation de l’environnement et d’espaces délaissés, développement de pôles de loisirs métropolitains. Pendant douze semaines l’exercice a consisté à questionner le statut du Parc et son second souffle possible. En effet, le Parc de la Deûle n’est pas un parc tel qu’on l’entend habituellement. Il s’agissait donc de tenter d’en révéler les contours s’ils existent ainsi que son contenu. Pour ce faire une connaissance fine du territoire a été nécessaire, alimentée par l’expérience en la matière de nos partenaires : Espace Naturel Lille Métropole, Agence d’Urbanisme de Lille et Mission Bassin Minier. Ainsi, un atlas cartographique livre un état des lieux support des différents scénarios de développement global du Parc comme des échelles plus fines de projets. Au rythme des présentations devant le comité de pilotage, nous avons exercer notre regard de paysagiste de la façon la plus audacieuse, la plus expérimentale et surtout la plus convaincante possible.

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