Programme du séminaire doctoral 2013-2014

Les séances ont lieu le mercredi, de 14h30 à 18h30 à l’ENSAPL

 
  • 8 janvier 2014 (domaine histoire) : “Des sources secondaires, ou les possibilités de nouveaux récits”
  • 5 mars 2014 (domaine conception) : “Spatialité et situations”
  • 19 mars 2014 (domaine matérialités) : “Tectoniques”
  • 9 avril 2014 (domaine Territoire) : “Questions urbaines en milieu rural : appréhender les lieux d’entre-deux”
  • 7 mai 2014 : “Tracer la recherche en architecture et paysage” – Atelier des doctorant.e.s

3ème séance du séminaire doctoral 2013-2014

Domaine matérialité, organisée par Antonella MASTRORILLI et Ghislain HIS (LACTH)


> Mercredi 19 mars 2014 (14h30-18h30)
> Salle Jean Challet

Chercheur invité : Philippe MARIN, docteur en Sciences de l’architecture, maître assistant titulaire à l’ENSA de Lyon et chercheur au laboratoire MAP-ARIA UMR CNRS-MCC

Doctorant : François GRUSON, architecte DPLG, maître assistant titulaire à l’ENSA de Paris Val-de-Seine, membre de l’EVCAU

Présentation :


Le mot Tectonique trouve son origine dans la culture allemande du XVIIIe siècle. Reconstruire le sens de ce concept signifie reconstruire le débat théorique qui a traversé la philosophie de l’histoire allemande dans ses connexions à la production artistique et architecturale. L’archéologue allemand Karl Otfried Müller fût un des premiers à introduire ce terme dans la réflexion théorique sur l’art. Différemment reformulée et déclinée dans les définitions données par Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling, Karl Bötticher et David Hume ou encore par Gottfried Semper, Alois Riegl August Schmarsow, Heinrich Wölfflin, la notion de tectonique joue bientôt un rôle central dans la culture architecturale. Après plusieurs années de silence, elle revient avec force dans la théorie de l’architecture grâce à l’ouvrage de Kenneth Frampton, Studies in Tectonic culture, the Poetics of Construction in Nineteenth and Twentieth Century Architecture (The MITPress, 1995). Face à une histoire de l’architecture contemporaine qui a privilégié une lecture spatiale et formelle des programmes théoriques, et qui a relégué l’aspect constructif au deuxième plan, la recherche de Frampton vise à mettre en évidence la substance de la transformation et de la construction en architecture. L’intérêt renouvelé des architectes pour la Tectonique dérive donc d’un nouvel engouement pour la structure et pour la construction et représente aujourd’hui une manière d’interroger la dialectique culturelle entre conception et construction. Elle nous ouvre à une réflexion sur l’expressivité constructive de l’architecture et nous permet de lire l’acte constructif non seulement comme un “fait matériel” mais aussi comme un fait intellectuel et artistique.

En termes contemporains, face à une production du projet qui semble s’affranchir du modèle “vitruvien”, cette notion ouvre à d’autres questionnements vis-à-vis de la dimension matérielle et constructive de l’architecture. Dans les nouveaux processus de conception (on pense ici à l’architecture numérique et performative) l’architectonique immanente à la construction semble avoir perdu tout son sens. Une sorte d’altérité aux valeurs traditionnelles de l’architecture semble s’opposer à la vision constructive et analytique qui prévoyait une composition rationnelle et anti-iconique et impose aujourd’hui une nouvelle reformulation de la notion de tectonique.

x