A l’ENSAPVS

> le 13 janvier 2015

Des réjouissances publiques d’Ancien Régime aux célébrations des fêtes du 14 juillet, les  feux d’artifice n’ont cessé de fasciner des générations de spectateurs médusés par l’intensité de ces spectacles fracassants qui rappellent par leur violence leurs origines guerrières.

Mais au-delà de cette réalité vécue qui bouleverse tous les sens pendant la courte durée d’un spectacle au cours duquel se succèdent quantité d’effets imprévisibles, se pose la question des rapports que cet art pyrique entretient avec le territoire qu’il investit et transforme, ainsi que sa figuration en deçà ou au-delà de l’événement interprété à grand renfort de bombes, de fusées diversement constituées. La représentation des effets pyrotechniques à des fins commerciales puis leur narration a posteriori pouvant servir à prolonger l’état de grâce d’un succès populaire, laisse deviner toute la difficulté de prédire ou de rendre compte d’un phénomène à la réalité matérielle insaisissable. Gravés, décrits, peints, photographiés, filmés ou modélisés, les effets pyrotechniques résistent aux tentatives d’une réception différée, préférant la confrontation physique directe à la sollicitation des mémoires réactivées. Pourtant, depuis la totalité du corps des spectateurs qu’ils mettent en branle, jusqu’aux publics planétaires aujourd’hui touchés par la diffusion de ces spectacles, les feux d’artifice n’en finissent pas de faire rêver, plus ou moins intensément. Cette intervention propose d’explorer les représentations plus ou moins fidèles de ce phénomène sans cesse renouvelé, peut-être en raison de toutes ces prises de positions qu’il inspire sans relâche.


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