Une exposition itinérante, conçue par Eric Monin

Co-production Maison de l’architecture de Picardie,
École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille et
Maison de l’architecture et de la ville Nord Pas de Calais.

Éric Monin – Historien de l’architecture et Professeur à l’École d’architecture et de paysage de Lille – saccuplastikophile avéré, collectionne les sacs plastique publicitaires illustrés avec des images d’architectures. Ce support apparemment banal interpelle et interroge le regard quand on prend la peine d’y prêter attention. Sur ces quelques grammes de polyéthylène, on découvre alors tout un corpus d’édifices remarquables qui peuplent discrètement notre quotidien.

À travers cette exposition, Éric Monin partage sa collection avec une quarantaine d’historiens de l’architecture qui ont accepté de commenter très sérieusement ces objets devenus singuliers pour nous entraîner d’une manière originale au cœur de l’architecture monumentale, du Moyen Âge à la période contemporaine. Elle montre aussi le travail Clotilde Félix Fromentin – designer, enseignante à l’école Camondo et à l’EnsapLille et chercheure à l’EnsapLille. Photographies, dessins, pièces d’archives en lien avec le sujet, rendront également la visite de cette exposition plus pédagogique.

 

L’exposition a été présentée dans les lieux suivants, chaque fois accompagnée d’une conférence :

  • Maison de l’architecture de Picardie (15 Rue Marc Sangnier 80000 Amiens), du 03 juin au 22 juillet 2015 ;
  • MAV Nord Pas de Calais, du 30 juin au 19 septembre 2015 ;
  • Ensa de Toulouse, du 25 mars au 25 avril 2016.

Consultez un aperçu du travail de Clothilde Félix Fromentin >

Présentation

En y prêtant attention, les sacs plastique publicitaires nous racontent de drôles d’histoires. Amassés pêle-mêle au fond des tiroirs de cuisines, ils gardent soigneusement la trace de nos expériences consuméristes et rendent compte chacun à leur manière des lieux que nous avons fréquentés pour nos approvisionnements domestiques ou nos emplettes occasionnelles. Aujourd’hui menacé de disparition, soufflé par la spirale vertueuse de l’écologie, le sac plastique publicitaire devient peu à peu le témoin d’une époque révolue. Sa taille, sa forme, sa couleur, son odeur, la typographie et la nature des textes imprimés mais surtout les images qu’il porte sont comme des instantanés qui réveillent en nous de vieux souvenirs, le crissement insupportable d’un doigt sur le polyéthylène tendu par le poids des marchandises transportées.

La collection présentée dans cette exposition met l’accent sur les nombreuses représentations architecturales qui peuplent ces supports apparemment insignifiants et pourtant remplis de mondes chimériques. En mettant en exergue des citations évidentes, des connivences surprenantes ou des maladresses touchantes, voire amusantes, en insistant sur des liens invisibles et des détails éclairants, les cinquante historiens de l’architecture qui ont bien voulu commenter ces pièces ont montré une fois de plus, la grande diversité des modes de réception d’une architecture qui n’en finit pas de se réinventer.

Toutes ces images font voyager l’observateur attentif, entraîné malgré lui avec l’architecture dans une incroyable mise en mouvement au gré des déplacements du chaland. Dans cette scénographie spontanée, les sacs parcourent et recomposent la ville qu’ils dupliquent. Portés, les sachets transportent l’architecture qui devient mobile dans un rituel improvisé qui prend naissance au coeur des boutiques des centres villes – l’épicentre du phénomène -, avant que ces images ne s’envolent, un peu comme les bonhommes de Folon. Enfin, pour prolonger cet élan libérateur qui arrache les monuments de leurs profonds ancrages, la designer Clotilde Fromentin Félix a imaginé des vêtements-sacs à partir de matériaux « d’emballage » de l’architecture, une autre manière d’exalter les pouvoirs fantasmagoriques de ces architectures (trans)figurées.

 

x