Ambiances : revue internationale sur l’environnement sensible, l’architecture et l’espace urbain – n°2 | 2016

Sous la direction de Olivier Balaÿ, Stéphane Frioux et Nathalie Simonnot (chercheuse associée au LACTH) > lire ce numéro
  • Résumé :
Comment rendre compte des dispositions spatiales, matérielles et sociales qui fabriquent réellement ou imaginairement une configuration sensible particulière, une ambiance, à un moment donné de l’histoire ?
En posant cette vaste question, ce dossier thématique de la revue Ambiances cherche à combler quelques-unes des brèches dans l’histoire architecturale conduite et enseignée aujourd’hui : celles qui touchent à l’étude approfondie des constructions, celles qui énoncent que l’évolution historique de l’architecture et des villes est liée à l’expérience concrète de l’environnement construit, à l’évaluation de son potentiel d’habitabilité, à sa transformation pour les besoins et la joie de l’usage. Nous faisons ainsi de ce dossier thématique un pari : celui de placer l’ambiance vécue de la propagation des flux comme une des forces méconnues de l’histoire architecturale.
Avec une contribution d’Ana Bela de Araujo (chercheuse LACTH) :
“La restauration-conservation (2011-2019) de la Fondation Vasarely (1973-1976), ou comment rendre actuelles des ambiances surannées”
  • Résumé :
En 1973, le plasticien Victor Vasarely se fait architecte en construisant une Fondation, un centre architectonique, qui portera son nom, à Aix-en-Provence. Cette architecture singulière, manifeste de l’art optique, interpelle par son enveloppe autant que par ses intérieurs : à l’extérieur, un monument-écrin en noir et blanc versus à l’intérieur, une explosion de couleurs grâce aux 42 œuvres monumentales, les Intégrations de Vasarely. Quarante ans après son édification, le bâtiment a vieilli mais son état d’authenticité est restaurable. Une opération de restauration en conservation est entreprise depuis 2011. Et l’édifice a été inscrit (2003), puis classé Monument historique (2013). La patrimonialisation de cette œuvre emblématique des Trente Glorieuses questionne. S’agit-il de restaurer les qualités matérielles intérieures et extérieures de l’édifice ou avant tout l’esprit du lieu ? Pour un édifice dont la particularité est d’être une machine à illusions, est-il possible de recomposer les conduites perceptives et comportementales des visiteurs à l’identique ? Questionner la dimension sensorielle de la restauration-conservation de la Fondation revient ici à sonder la notion ambiguë d’« ambiance patrimoniale ».
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