« L’historien Peter Collins, le béton et la question du revêtement architectural »

L’historien de l’architecture Peter Collins publie à la fin des années 1950 un ouvrage pionnier et très documenté concernant l’histoire du béton à l’époque moderne. Dans ce livre, au titre lapidaire Concrete, il relate les prémisses de l’usage de ce matériau et développe les questions que son aspect extérieur a suscité au 19e siècle auprès des théoriciens et des praticiens anglais et français. Fallait-il réaliser des décors moulés dans le béton ou peindre sa surface ? Devait-on le revêtir d’éléments de céramique ou le laisser tel quel ? Si ces questions étaient parfois abordées sur un plan technique (protection contre la pluie, les suies), elles relevaient souvent de la morale (pouvait-on masquer le béton composant la structure d’un édifice par un autre matériau au risque de mentir sur sa vérité architectonique ?). Il faut souligner que Collins dont l’ouvrage se conclut par la consécration architecturale de ce matériau à travers l’œuvre d’Auguste Perret rejoint la position du grand architecte concernant son aspiration à l’expression de la vérité architectonique du béton et son rejet de tout revêtement.

Comité d’organisation :
Gilbert Richaud, Laurent Baridon et Nathalie Mathian (Université Lumière-Lyon 2, LARHRA)