Source : SCHUITEN et DURIEUX, « Revoir Paris », sérigraphie 12 couleurs, 60 x 80 cm, non datée , disponible sur : https://www.brusel.com/boutique/serigraphie-exclusive-f-schuiten-revoir-paris/

Informations pratiques

  • Atelier des doctorant.e.s : 26 janvier 2022
  • Format hybride : ENSAP-Lille et visioconférence
  • Organisation : Marc-Allan Wery, Camille Delie, Rosane Lebreton

La journée est ouverte à tous les champs disciplinaires, et privilégie les approches interdisciplinaires. Elle favorise les propositions de doctorant·e·s et de jeunes chercheur·euse·s, et est ouverte aux concepteur·rice·s et créateur·rice·s. Les contributions pourront prendre différents formats : communications, posters ou présentations de projets artistiques, quel que soit le medium employé, et pourront être envoyées en français ou en anglais au choix.

Les propositions sont attendues pour le 30 novembre 2021Elles sont à envoyer aux adresses mail : werymarc.pro@gmail.com, camille.delie@gmail.comrosane.lebreton@gmail.com.

Architecture, paysage et science-fiction

Appel à communications – Atelier des doctorants

 

Si l’origine exacte du terme et du genre fait débat, nous choisissons ici de nous intéresser à la science-fiction en ce qu’elle a de différent du fantastique : l’omniprésence du mot science qui fait son apparition dans la fiction avec la révolution scientifique au tournant du XVIe siècle. La compréhension rationnelle des principes de l’univers a permis l’émergence d’un genre littéraire devenu radiophonique puis cinématographique : la science-fiction ; qui a sans cesse poussé ceux qui s’en réclamaient – ou non – à s’intéresser aux questions qui pouvaient être marginales à une époque donnée mais qui deviendront centrales quelques temps plus tard. Au-delà d’être un style narratif, la science-fiction incarne un imaginaire esthétique, nourri par les fantasmes d’une évolution possible de la société à travers les siècles. Comment cet imaginaire se met-il en place et se traduit-il spatialement ?

La science-fiction à proprement parler apparaît dans les travaux d’auteurs du XIXe siècle (Marie Shelley, Jules Vernes, H.G Wells), qui vivent les changements brutaux et rapides des villes et des campagnes, inquiétants autant que fascinants. Un nouveau rapport à l’espace et au temps apporte de nouvelles questions qui seront au cœur de sous-genres littéraires qui finiront par caractériser des courants propres à la science-fiction : le roman gothique, l’anticipation, le récit de fin du monde, l’invasion extra-terrestre, etc. Les premiers conflits industriels que sont la Guerre de Sécession puis les deux Guerres Mondiales ravagent des territoires et des peuples entiers, laissant entrevoir le visage d’un monde dévasté par la guerre ou les humains, ce qui donnera lieu à des récits intégrant eugénisme, pollution, transhumanisme, apparition de l’informatique, etc. La Guerre Froide fera par la suite naître de nouvelles questions que les œuvres de science-fiction s’empresseront d’assimiler : la menace d’une apocalypse nucléaire, la consommation de masse, le contrôle des populations, l’invention de nouveaux moyens de télécommunication, l’émergence de l’écologie, etc. Les problématiques environnementales actuelles se sont quant à elles exprimées à travers les genres de la fiction climatique ou du solarpunk.

Qu’il s’agisse d’œuvres littéraires, graphiques, cinématographiques, vidéoludiques, de mode ou encore de design, la science-fiction a produit durant des décennies et continue encore de produire des imaginaires de sociétés futures. Ces imaginaires agissent comme les témoins critiques de leur époque et possèdent une dimension anticipative et spéculative qui peut faire écho aux prospectives urbaines (Jonas et Lapierre, 2002). Cette séance d’atelier des doctorants souhaite alors aborder la dimension architecturale de ce genre artistique. Les contributions pourront ainsi concerner l’appropriation par la science-fiction de la ville et l’architecture, ainsi que le sens nouveau apporté par ces détournements. Comment ces productions déplacent-elles le regard ? D’autre part, les auteur·rice·s de science-fiction façonnent des mondes et des architectures : comment ces représentations puisent-elles dans des projets concrets et que racontent ces choix et ces inspirations ? A l’inverse, comment l’architecture ingère-t-elle ces imaginaires et comment cela se traduit-il dans la production architecturale ? Enfin, les représentations de l’habiter par la science-fiction pourront être interrogées ainsi que la manière dont ces récits dialoguent avec les réflexions contemporaines. Qu’est-ce que la science-fiction peut-elle dire aujourd’hui de l’architecture et du paysage, qu’il s’agisse de notre rapport à la technique ou à l’outil informatique, mais également de nos perspectives actuelles ?

Le thème proposé par cet atelier se veut large et vise à mettre en question, par le biais de sa production plastique et esthétique le lien entre la science-fiction et le domaine de l’architecture.

 

AXES DE REFLEXION

Les propositions pourront s’intégrer dans un ou plusieurs des axes suivants, sans pour autant s’y restreindre :

> L’appropriation/le détournement de l’architecture dans la science-fiction
> La représentation de l’architecture et de l’habiter par la science-fiction
> La science-fiction comme source d’inspiration pour l’architecture
> L’apport conceptuel de la science-fiction pour l’architecture

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