Soutenance de thèse de Lina Bendahmane

26 Sep 2023 | Conférences, Les actualités de la recherche, Nos actualités

Soutenance de thèse de Lina Bendahmane                          le jeudi 5 octobre à 13h30 salle Jean Chalet

Membres du Jury

  • Mme Catherine GROUT – Directeur de thèse
  • Mme Catherine DESCHAMPS – Rapporteur
  • Mme Céline BARRÈRE – Co-encadrant de thèse
  • M. Vincent CARADEC – Examinateur
  • M. Eric MONIN – Examinateur
  • Mme Sylvie SALLES – Examinateur
  • Mme Joanne VAJDA – Examinateur
  • M. Jean-Philippe PIERRON – Rapporteur

Résumé

La présente thèse propose de réorienter le regard sur l’hôpital et son architecture, en vue d’enrichir la réflexion du projet architectural hospitalier (en France). Cette proposition déplace la focale sur l’hôpital comme milieu habité et construit, au lieu d’un simple « environnement » bâti, pour interroger davantage les spatialités que l’« espace » et considérer le point de vue des habitants en remettant en question leur statut d’« usagers ». Le positionnement choisi consiste à examiner la configuration spatiale comme ressource et condition de l’action, à observer la réalité vécue de ses acteurs – qui ne sont pas des utilisateurs éphémères d’un espace neutre –, et d’y intégrer le contexte politique, sanitaire et social de l’hôpital, en plus de sa matérialité physique. Pour ce faire, cette recherche s’appuie sur une enquête ethnographique réalisée dans les services pédiatriques de deux hôpitaux lillois. L’enquête s’est concrétisée, entre autres, par 18 mois d’observation participante, principalement dans des services d’hospitalisation, des conversations informelles et des entretiens formels avec des membres du personnel hospitalier, des soignés, des accompagnants et des visiteurs. Ainsi, l’appareillage méthodologique a consisté en des biais et des outils pluridisciplinaires, empruntés aussi bien à l’architecture qu’à la sociologie et à l’anthropologie de l’espace, qui se sont vus associés et adaptés aux particularités du terrain hospitalier et à ses conditions. L’interprétation des matériaux empiriques a suivi cette même logique méthodologique avec un ancrage théorique décloisonné. En effet, l’angle privilégié a relié l’architecture à la socio-anthropologie à chaque étape de la recherche. Quant à l’approche interprétative, elle s’est enrichie des concepts d’« habiter », de « topologie », de « spatialité » – sans oublier les définitions d’« espace », « lieu » et « territoire » – tels qu’ils sont développés en géographie, philosophie et psychologie sociale. Et ce, afin de questionner les relations de réciprocité entre le vécu spatial et social des habitants hospitaliers ainsi que la conception architecturale du bâtiment. La recherche s’attache à comprendre, d’une part, la perception et l’habiter des services hospitaliers étudiés : comment ses habitants s’adaptent à l’espace architectural et l’adaptent à leur quotidienneté, par l’inscription de leurs spatialités, intentionnalités, temporalités et représentations ? Et, d’autre part, en quoi l’« habiter » permet-il de saisir la complexité du(des) milieu(x) hospitalier(s) et les dimensions multiples de ses(leurs) vécus ?
Les questions soulevées, les méthodes élaborées et les résultats obtenus pourraient renseigner sur l’expérience hospitalière, ses situations et ses temporalités pour une réflexion sur l’attention spatiale – architecturale, urbaine et paysagère – portée à l’hôpital.

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