Programme du séminaire doctoral 2016-2017

Les séances ont lieu le mercredi, de 14h30 à 17h30 à l’ENSAPL

 
  • 22 février 2017 (domaine Matérialité, pensée et culture constructives) : “Le retour du textile en architecture : dépasser les analogies”
  • 8 mars 2017 (domaine Conception) : “La figure de l’architecte-intellectuel au travers de l’usage des outils éditoriaux”
  • 22 mars 2017 : “Présence graphique de la recherche en architecture et en paysage” – Atelier des doctorant.e.s, organisé par Catherine Grout
  • 5 avril 2017 (domaine Conception) : “Spatialité, autour de Tim Ingold et avec Gottfried Semper et Paul Valéry”
  • 26 avril 2017 (domaine Territoire) : “Le donné et la donnée”
  • 10 mai 2017 (domaine Histoire) : “Des modèles pour mailler le territoire”

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5ème séance du séminaire doctoral 2016-2017

Domaine territoire, organisée par N. Canova / D. Delbaere / S. Ehrmann, chercheur.e.s au LACTH


> Mercredi 26 avril 2017 (14h30-17h30)

> Salle Jean Challet

Chercheur invité : Guy Lamperière, écologue

Intervenante LACTH : Sabine Ehrmann

Discutant LACTH : Eric Monin, architecte, responsable du domaine de recherche Histoire, LaCTH

Présentation :


Toute recherche se donnant pour objet le paysage doit nécessairement intégrer sa propre épistémologie. En effet, le paysage n’est ni une pure réalité physique ni une pure représentation culturelle de cette réalité, mais ce qui se construit à leur interface. Le paysage, par ailleurs, concerne un ensemble d’objets, de situations, d’impressions, de savoirs et d’étendues tellement vaste qu’il ne se décrit pas aisément – raison pour laquelle il est objet de recherche. Le chercheur est donc conduit, pour parvenir à le décrire, à en produire une représentation, par exemple sous la forme de cartes, de photographies, de vidéos, de maquettes, de modélisations informatiques. Mais ces représentations, dès lors qu’elles désignent le paysage objet de la recherche, l’inventent aussi littéralement. Il y a dans la
recherche en paysage un avant et un après la représentation de l’objet d’étude, qui fait passer le chercheur d’un état d’incertitude quant à l’objet de sa recherche à une vision plus nette, permettant une organisation plus rationnelle des travaux, mais aussi le contraignant à subir, ou parfois à assumer, la part prise par sa propre subjectivité dans la formulation de cet objet de recherche, à distance d’une
certaine conception objectiviste ou relativiste de la démarche scientifique. Installer dans la recherche sa propre épistémologie, énoncer le plus clairement possible les raisons et les motivations qui conduisent à telle ou telle représentation du paysage étudié, ajuster les méthodes de la recherche en fonction de ces raisons et de ces motivations, rendre ainsi explicites les ressorts de la recherche apparaissent alors comme les conditions du rétablissement de la scientificité de la démarche.

Mais tout aussi bien, d’autres chercheurs impliqués dans le champ du paysage peuvent être tentés d’imaginer des outils, des modes de description du paysage qui se voudraient objectifs, fondés sur la représentation de la pure donnée, et évitant ainsi l’obstacle de la description performative du paysage. C’est sans doute la visée d’une génération d’outils numériques de description du territoire, tels que les Systèmes d’Information Géographique, les modélisations 3D ou les tableaux d’analyse multifactorielle. Fréquemment employés par les sciences de la nature et par les sciences géographiques, ces outils n’en opèrent pas moins une sélection, une hiérarchisation de ce donné initial qu’est le paysage, et en livrent une interprétation qui ne dit pas son nom.

Cet écart dans la manière d’appréhender la visualisation de l’objet d’étude constitue actuellement un écueil important lorsqu’il s’agit d’inventer des démarches de recherche pluridisciplinaires en paysage, ce qui est fréquent en raison justement du caractère hybride de cet objet. De nombreux programmes de recherche associent des chercheurs issus des sciences sociales et des sciences de la nature mais le dialogue peine souvent à s’établir sur ce point. La discussion proposée autour de ce thème voudrait travailler à une meilleure interconnaissance de ces démarches, voire esquisser les conditions d’une approche commune de ce problème.

Mots-clefs : paysage, représentation, cartographie, modélisation.

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